Loin d’être exhaustives, ces notes sont destinées à éclairer la situation actuelle en retraçant le chemin parcouru les cent dernières années pour en arriver à ce qui se vit aujourd’hui.
Communion privée et communion solennelle
À une certaine époque, la première communion se vivait individuellement, de manière « privée », lors d’une eucharistie ordinaire vers 6 ans après une très courte préparation. Ensuite suivait l’apprentissage du catéchisme et une communion solennelle était célébrée vers 11-12 ans pour tous les enfants d’une paroisse, au cours d’une eucharistie que l’on voulait aussi belle et solennelle que possible. D’où l’appellation familière – mais injuste – de petite et grande communion !
Quand la communion solennelle devient profession de foi…
La communion solennelle avait pris une grande importance, était devenue une tradition culturelle incontournable, alors qu’elle n’était pas l’initiation sacramentelle : la première des communions avait eu lieu bien longtemps auparavant !
Les évêques de France, du Québec et de Belgique ont alors demandé de donner à cette célébration un caractère de profession de foi, comme celle que font les chrétiens à Pâques en renouvelant la foi de leur baptême : d’où la mise en valeur de la croix, du vêtement blanc (l’aube) et du cierge du baptême. La communion solennelle était centrée sur l’eucharistie, la profession de foi, sur le baptême.
À partir des années 70 chez nous, cette célébration a été appelée de moins en moins « communion solennelle » et de plus en plus « profession de foi ». Elle est aussi devenue un rite de passage vers l’adolescence.
N.B. En Italie, les jeunes font leur profession de foi autour de 18 ans. Ailleurs dans le monde, la profession de foi telle que nous la connaissions n’existe en général pas !
Où était passée la confirmation ?
Comme c’est l’évêque, successeur des apôtres, ou son envoyé qui donne le sacrement de confirmation afin de marquer le lien entre le chrétien et l’Église universelle, il n’était plus possible de le donner au baptême de chaque nouveau-né. On rassemblait donc un groupe significatif d’enfants plus tard. Au fil de l’histoire et des sensibilités locales, cela s’est fait à différents âges.
Ce sacrement de l’initiation avait perdu de l’importance dans l’esprit de nombreux chrétiens. Il se vivait souvent lors d’une célébration qui rassemblait de très nombreux jeunes mais uniquement avec les familles, en l’absence de la communauté chrétienne, parfois le dimanche après-midi, ou un jour de semaine, souvent indépendamment de l’eucharistie.
On a parfois mis plus l’accent sur l’engagement que prenaient les jeunes (d’être témoins), parfois plus sur le don de Dieu (de l’Esprit Saint), on a cherché à lui rendre sa force en reculant l’âge des confirmés, en les préparant plus longuement.
Et maintenant ?
Dans le courant du renouveau de la catéchèse qui traverse toute l’Église, l’unité des trois sacrements de l’initiation chrétienne – baptême, confirmation et eucharistie – a été remise en valeur.
C’est ainsi que les trois sacrements sont reçus à tout âge au cours d’un cheminement continu d’initiation, même si c’est lors de célébrations différentes.
C’est pourquoi, dans notre diocèse, les enfants reçoivent la confirmation en fin du parcours Chemins, la plupart du temps vers 11 ans: