Petit retour sur la conférence du professeur Henri DERROITTE le 25 juin à Beauraing
(par Christine JACQUET – Catéveil)
Je ne vais pas tenter de résumer ici la riche conférence d’Henri Derroitte mais vous en livrer quelques points qui m’ont interpelée :
Nous percevons bien que nous ne nous suffisons pas à nous-mêmes et que, malgré tous nos désirs et nos efforts, nous ne suffisons pas à nos enfants. C’est dans cette soif que nous cherchons Dieu, que nous pouvons proposer Dieu à nos enfants, et plus largement aux familles.
L’Eglise a le devoir de dire quelque chose de beau, de grand, sur le couple, la famille, le bonheur, la VIE. De montrer la vraie dimension de l’amour : ouvert, beau, éternel.
Laissons tomber notre méfiance vis-à-vis des familles : nous avons bien conscience des difficultés mais renonçons fermement à nos objections, prenons le temps de la rencontre, de la convivialité. Il faut se décentrer de soi (mes objectifs de curé, de catéchiste, notre Eglise…) et se centrer sur les personnes. Accueillir, accueillir et accueillir encore les familles telles qu’elles sont et non talles que nous les rêvons. Et même : visiter, sortir à la rencontre des familles là où elles se trouvent, chacune dans ses spécificités. Il n’y a plus de modèle unique ! En mettant au monde un enfant, en l’adoptant dans sa vie, chacun devient parent, devient capable d’être parent, mais personne ne sera jamais le parent parfait ! Le parent est présent au fil des jours, il a la plus fine conscience de la personne unique qu’est son enfant. Les parents sont donc les acteurs de toute éducation.
Si les parents souhaitent pour leur(s) enfant(s) une éducation intégrale, c’est-à-dire une éducation qui touche toutes les formes d’intelligence, y compris spirituelle, et une éducation à l’intégralité de ce qu’est la vie chrétienne, c’est notre mission de catéchistes de les accompagner dans ce chemin (et plus largement, de l’Eglise). Accompagner ces familles, dans la continuité, à tous les âges et toutes les étapes de la vie, qu’elles cheminent en paroisse le temps d’une catéchèse, mais aussi avant ou après…
Le pape parle de l’Eglise comme d’un hôpital de campagne : après la bataille tout est centré sur le malade lui-même, ses besoins, et la nécessité de le conduire près de celui qui saura le soigner.
Renouveler notre regard et notre langage pour parler de Dieu, de l’essentiel : Jésus est proche de toi, il a donné sa vie pour toi. Dieu est un père plein d’amour.
Ne pas craindre de s’affronter aux questions difficiles, ne pas infantiliser : ni les enfants ni les parents.
Reconnaître, redonner, aux parents leur rôle de « ministres de l’Education ». Nous, catéchistes et prêtres, nous sommes leurs partenaires dans l’annonce merveilleuse de la Bonne Nouvelle.
Ce que les familles vivent (l’amour inconditionnel, le pardon, la confiance…) est témoignage, mission.
Être dans le concret et la proximité : connaître ce que vivent les familles, cette famille que je rencontre, les aider à vivre leur foi au quotidien avec des propositions réalistes et concrètes (des outils, jeux, livres, des partages, du baby-sitting, du temps de ressourcement pour les parents, etc). Mettre en relation à toutes les occasions, les familles entre elles et avec la communauté chrétienne.
Bref, repenser toute la pastorale à partir de la famille….